Le 25 novembre, Cyberunes, c’est-à-dire nous, mais vous devez vous en doutez puisque c’est dans l’adresse de la page sur laquelle vous êtes, a organisé une initiation au jeu de rôle pour nos membres n’ayant jamais pratiqué cette activité.Tout d’abord, je suis sûr que certains d’entre vous, lecteurs, se demandent qu’est-ce que c’est donc que ce truc-là (et si vous utilisez vraiment cette formulation, je ne pourrais que lever les yeux au ciel devant votre niveau d’expression). Pour vous expliquer, je vais vous demander de vous mettre en situation :
Vous êtes devant la télé/votre ordi/un livre/un moyen quelconque de suivre par l’observation ou l’écoute une œuvre de fiction. Soudainement, l’un des personnages entreprend une action et vous bondissez de votre fauteuil, vous vous exclamez violemment, voire même vous haussez un sourcil, parce que vous jugez que cette action est stupide et/ou illogique et qu’à sa place, vous auriez agi différemment.
Là, ce geste, cette pensée, c’est les prémisses du jeu de rôle… » Pourquoi ? » me demanderez-vous en faisant preuve d’un manquement évident de politesse car vous me coupez la parole, ce silence était là juste pour le style. Parce que vous vous êtes mis dans la peau du personnage, vous vous êtes imaginé l’incarner et agir selon votre idée.
Le jeu de rôle, c’est un groupe de personne qui se réunissent, le plus souvent autour d’une table, mais un autre cadre peut convenir (je préconise toutefois la position assise, c’est plus confortable) pour participer à une histoire sous la direction d’un narrateur de séance.
Ce dernier est désigné par le titre « Maître de jeu », mais aussi parfois « Maître du donjon », deux titres qui sont souvent raccourcis MJ ou MD (certains anglicistes utiliseront les versions originales des appellations soit « Game Master » et « Dungeon Master » , qui donnent GM et DM). Son rôle va être de définir et de contrôler l’univers (celui du jeu bien sûr, pour le vrai, il faut laisser ça à des professionnels, n’essayez pas ça chez vous) et surtout de dire quel impact auront les actions de ses camarades de jeu, les Personnages Joueurs (PJs ou PC pour les english-speakers) qui auront chacun un personnage à incarner et à faire agir selon leur bon vouloir, leur logique, leur bon sens ou le vouloir, la logique et le bon sens du personnage qu’ils incarnent.
Cette dernière nuance put se révéler importante car il faut se rappeler que le personnage et le joueur ne sont pas la même personne, n’en déplaise aux détracteurs de cette activité.
Comment ça se passe ?
En amont, un joueur décide qu’il sera le Maître de Jeu, il devra donc choisir de l’univers dans lequel se déroulera la partie, du scénario qu’il veut faire dans cet univers et du système de jeu. Le jour de la partie, il va planter le décor pour avec lequel les Personnages-Joueurs vont interagir. Lorsqu’un PJ voudra accomplir une action, il devra l’énoncer puis le MJ décrètera si elle est réalisable ou non, et si oui, il dira si ça se passe sans encombre ou s’il faut réussir un jet de dé pour ça (cette option est choisie dans 99,999999% des cas).
Exemple :
Joueur A (qui est plus souvent appelé Arthur mais il acceptera ce pseudo aujourd’hui) : Je vais voir le garde et je lui dit « Bonjour monsieur, mon camarade et moi-même souhaiterions accéder aux archives de l’Assemblée. »
MJ (alias Brice) : Bien, fais-moi un jet de dé sur ta caractéristique de social.
Joueur A : Alors, j’ai 15 donc je dois faire 15 ou moins sur un dé à vingt faces (normalement on explique pas ça mais c’est pour l’exemple, et pour un dé à vingt faces, on dit simplement d20)
{le dé roule}
Joueur A : Le résultat du dé est 7.
MJ : Donc c’est une réussite, le garde te répond que c’est bon et il t’explique le chemin.
Donc là c’est quand c’est possible, et quand c’est pas possible :
Joueur B (qui s’appelle normalement Thierry et dont l’avis n’a pas été demandé et de toute façon, c’est un cas purement hypothétique qui n’est jamais arrivé, jaaaaamais, même pas sur le premier jet de dé de la partie) : Donc là, je vais attaquer le garde qui me tourne le dos avec ma pioche.
MJ : Fais un jet de dé sur ta caractéristique de puissance.
Joueur B : Il faut donc que je fasse 14 ou moins sur mon jet de dé.
{le d20 roule}
Joueur B : Aïe j’ai fait 20.
MJ : Donc c’est un échec critique, lorsque tu armes ta pioche, le fer se détache et vole dans la pièce en faisant un boucan d’enfer et manque d’assommer tes camarades, le garde se retourne, les autres joueurs perdent l’avantage de la surprise.
Joueur A : Bien joué Thierry. (Pour la défense du joueur A, il ignorait à l’époque qu’il fallait appeler le joueur B « Joueur B », et pour la défense du joueur B, c’est là le pire cas d’échec possible, ce qu’on appelle un échec critique, en cas d’échec normal, le MJ aurait juste dit « Tu as raté ton attaque » et aurait inventé une explication de l’échec)
Autre cas de figure, une action irréalisable :
Joueur B : Je cours à travers la place et je saute sur le balcon du bureau du méchant qui est à une hauteur de 10m en esquivant les tirs des 20 gardes armés de fusils à répétition.
MJ : Tu ne feras pas 2m avant de mourir, tu le sais, et quand bien même tu ne peux pas sauter aussi haut. Tu veux quand même essayer ?
Joueur B : Ah, bah non. Tant pis. (Notez que ce cas est encore plus hypothétique que le précédent car jamais le joueur B ne ferait preuve d’une telle prudence)
Bien voilà pour les dés, d’ailleurs vous aurez probablement noté que nous n’utilisons pas des dés « normaux », les dés à 6 faces font quand même partie du panel de dés utilisés et nous en avons plein. Pour simplifier nous parlons de dx où x est le nombre de face du dé, ça va plus vite. Nous avons donc des d4, des d6 (ceux que tout le monde connaît), des d8, des d10, des d12, des d20, des d100 (qui sont en fait 2 d10 dont l’un représente les dizaines et l’autre les unités et ça sert pour les pourcentages),…
Autre sujet à expliquer : les personnages
Il s’agit là du rôle que chaque joueur aura à jouer. Un personnage a un background (BG mais pas forcément Beau Gosse), c’est son histoire personnelle, ce qui a forgé sa personnalité, ses aspirations et ses compétences. C’est dans l’interprétation que le joueur fait de son personnage qu’on va parler de roleplay ou RP. Parce que la traduction et la sémantique sont parfois piégeuses, le terme « jeu de rôle » désigne deux choses différentes dans cette pratique, l’ensemble de l’activité qui vient de l’anglais role-playing game (RPG comme dans MMORPG ou Meuporg/Morpeug pour les crétins), qu’on aurait pu traduire au mot à mot par « jeu de jeu de rôle » mais vous comprenez que ça marche pas en français car le mot « jeu » désigne à la fois le jeu en lui même et l’action de jouer (parce qu’en France, on implique que la raison d’être d’un jeu, c’est qu’on y joue ?).
Cela dit, il y a une différence entre le jeu-game et le jeu-playing car le deuxième est lié au rôle et donc à l’action théâtrale de jouer. C’est pour ça qu’en jeu de rôle, il y a une importance significative entre ce qui est dit en role-play (RP) ou In Character (dans le personnage, abrégé IC) ou hors role-play (HRP) ou Out Of Character (hors du personnage, abrégé OOC) et certains MJ seront intransigeants avec ça, surtout dans des jeux avec une lourde ambiance.
Dans les faits, un personnage existe à la fois sur la fiche décrivant ce qu’il est capable de faire et dans quelles mesures, et dans la tête du joueur qui l’interprète, d’où les on-dits sur le fait que les rôlistes sont des psychopathes alors que c’est complètement faux, on est juste schizo. En plus du physique variant selon l’imagination du joueur, le personnage peut avoir des traits de caractère différents de ce dernier, des goûts, des envies, des buts, des idéaux, des croyances,… tout ce qui fait une personnalité peut être envisagé pour justement donné une personnalité, une psychologie, au personnage.
Bon voilà les explications sur le jeu de rôle, j’espère que je ne vous ai pas trop perdus. Après pour être plus précis sur ce que nous avons fait le 25 novembre, bah nous avons formés deux groupes, l’un sous l’égide du MJ Yvan qui a animé une partie dans l’univers medieval-fantasy de Donjons & Dragons, mais je n’en sais pas plus car je n’ai pas observé ce qu’il s’y passait, et l’autre groupe, dont je faisais partie, a rejoint la partie de MJ Brice se passant dans un univers de sa confection, une uchronie fantastico-steampunk se déroulant à la période de la révolution française, enfin plus pendant la Terreur mais je crois que je vous ai assez égaré pour un seul texte (déjà que j’utilise naturellement des regroupement de termes comme « uchronie fantastico-steampunk » sans les expliquer, parce que si je le faisais, ça ferait au moins 3 paragraphes de plus et vous n’en survivrez que difficilement).
Ah et on a fini par manger des pizzas tous ensemble le soir parce que c’est quand même bien sympa de manger des pizzas.
On espère refaire ça au cours de l’année parce qu’on s’amuse bien et que faire découvrir des activités différentes de ce qu’on fait d’habitude, c’est cool. On vous tient au courant.
Arthur d6-président
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