Désirs en rose, en rouge et en noir.
C’est étrange comme le mot « désir » est connoté « sexuel » alors que le verbe désirer est beaucoup moins fort.
Je m’explique : Je peux désirer un café. Mais je n’ai pas de désir pour un café.
De plus, un désir est un souhait, qui sitôt réalisé perd tout son attrait. Un désir n’est désirable que s’il reste à l’état de fantasme, on ne désire pas ce que l’on a, mais ce que l’on voudrait avoir.
C’est pourquoi c’est un ressort si particulier en littérature. C’est souvent le désir d’aventures (donc l’imaginaire de l’aventure) qui fait partir le héros loin de chez lui. Mais une fois sur la route, son périple lui parait nettement moins formidable que ce qu’il avait prévu. Rappelez-vous Sam dans le Seigneurs des Anneaux, qui se demande si les personnages des histoires de son enfance ont les mêmes doutes que lui alors qu’il vient de monter l’escalier le conduisant droit sur Arachne.
Le désir s’oppose à la réalité, et c’est de là que vient l’histoire.
Pour les désirs en rose, en rouge ou en noir, c’est la même chose.
On rêve d’histoires d’amour, et le héros est un enfoiré, on rêve d’histoires de cul, et l’héroïne finit dépecée par l’ennemi (avec lequel elle avait couché). On rêve d’histoires sombres, et là…..ben c’est franchement sombre.
Mais ces histoires, on les a désirées.
Alors, continuons de fantasmer, entretenons nos désirs.
C’est ce qui fait le sel de notre imagination.