Mobidic m’avait littéralement envouté avec Roi Ours sorti en 2015. Cette histoire magnifique et cruelle avait marqué durablement ma mémoire.
Elle récidive avec Le Culte de Mars, où une fois de plus, son dessin doux et chaud réussit à nous rendre encore plus réels le sang qui coule et les peaux qui s’arrachent.
Sur une terre du futur, les hommes ont fui vers Mars pour la terraformer et sauver ainsi l’humanité. Ceux qui sont restés sur place attendent inlassablement leur retour afin de partir eux aussi vers un avenir meilleur. Mais l’attente est longue, et l’humanité perd son histoire. L’obscurantisme devient la norme, la violence devient la loi.
Seul « Le messager de Mars » continue de parcourir la terre afin de récolter le savoir des hommes. Il détient le seul livre contenant tout ce qu’il a pu apprendre, des chansons paillardes à la disparition des dinosaures.
Les humains ne sont pas des anges, et celui qui se fait appeler Hermès (comme le messager des dieux), va devoir accepter que la connaissance ne soit pas le but de tous. Les certitudes sont bien plus simples à appréhender.
Cette histoire démontre clairement que la bêtise et la violence n’apparaissent que lorsque la culture disparait. Ce qui lie les hommes c’est le savoir, pas les certitudes, c’est la connaissance, pas la foi. Au travers d’un personnage qui n’a rien d’un héros, Mobidic nous rappelle qu’être humain, c’est partager, pas imposer.
Ah, ben ça fait toujours du bien par où sa passe, particulièrement quand c’est très bien écrit.