CHIEN 51

Cédric JIMENEZ

On parle beaucoup dans les médias, de ce film d’anticipation/action. Très attendu depuis son passage à la Mostra de Venise, il s’offre un casting « pur film français » avec Gilles LELLOUCHE, Adèle EXARPOPOULOS, Louis GARREL, ARTUS,…et plein d’autres.

Le pitch ?

Dans un Paris divisé en 3 zones, Zeb, de la zone 3 et Salia zone 2, doivent enquêter ensemble sur l’assassinat de l’inventeur d’ALMA, l’IA qui assiste les policiers dans leurs investigations.

Les trois zones sont contrôlées par des check points, avec gardes armés, et se définissent en fonction de la richesse des habitants, chacun étant pourvu d’un bracelet qui contrôle ses déplacements, sa vie.

Alors alors

Qu’en penser….

Il y a des trucs qui ont parfaitement fonctionné avec moi :

Les décors : avec peu de moyens, on y croit vraiment. C’est un futur proche, très proche, trop proche pour que l’on soit serein.

Les points de contrôles, ressemblants à des stations de métro remplies de silhouettes noires hyper armées, la première scène de poursuite

Les quartiers de la zone 3, entre le glauque et la mixité sociale, le crade ,l’entraide et la solidarité.

Le combat entre Salia et un drone qui cherche à l’abattre, que j’ai trouvé ultraréaliste.

Dans l’ensemble, les scènes d’action.

Par contre

Désolée, mais le réalisateur nous donne l’effet de « Hé, les mecs, je viens de découvrir un truc, ça s’appelle l’anticipation, punaise, c’est vachement bien ! »

Le duo du vieux misanthrope et de la jeune idéaliste : beurk…ras-le-bol d’un stéréotype qui n’existe pas dans la vraie vie.

La scène « je viens te sauver ma princesse » dans une fête sursexualisée et ultra colorée : déjà vu

La scène « je viens dormir avec toi… ah non, je m’endors » était vachement plus drôle dans Indiana Jones

Et la scène finale, avec l’héroïne, rêveuse et triste qui marche dans la mer…..Au secours !!!

(d’ailleurs…du coup, comment sont les zones en dehors de Paris ? Inexistantes ? Où est l’intérêt du coup ? Il suffit de faire le tour ???)

Et le script…..

Vue dans un nombre incalculable d’histoires, le mythe de la création qui dépasse son créateur est un poncif pour tous les lecteurs de SF et d’anticipation.

 De la légende du Golem, Frankenstein, Metropolis, M3gan, Her, I Robot, Terminator, Matrix, (et j’en oublie des dizaines), cette itération de C.Jimenez n’apporte rien de nouveau à cette peur du dépassement technologique.

J’ai la nette impression que les critiques de cinéma et de livres n’ont pas ouvert un bouquin de SF depuis…depuis leur apprentissage de la lecture.

Pour nous qui baignons dedans, et bin….c’est juste pénible.

Alors, faut-il voir Chien 51 ?

Je me garderais bien de vous dire oui, ou non.

Je profite simplement de cette critique pour rappeler combien la SF, le fantastique, l’uchronie sont des moyens que les auteurs utilisent depuis des décennies pour nous parler de notre société, et de l’avenir qui nous attend.

Il serait bien que les critiques littéraires et les journalistes culturels apprennent enfin à en lire.

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