Danse macabre, de Jesse Bullington

Il y a deux ans j’avais fait un billet sur le premier livre de Jesse Bullington : La triste histoire des frères Grossbart. J’avais adoré ce livre ! Tout m’avait plu : les personnages franchement barges, le vocabulaire et les tournures de phrases qui était un régal de trouvailles et de sonorités. Le traducteur avait fait un boulot excellent et ça se manifestait dans la lecture, fluide, agréable et… complétement atroce. Car il faut bien l’avouer, ce n’était pas de la lecture légère mais plutôt du médiéval fantastique noir à visée réaliste. Bref, quand le sang coule, ça gicle et ça sent la tripaille.

Mais j’avais trouvé ça jubilatoire ! Oui, la profanation de cercueils est leur métier, le cannibalisme ne leur fait pas peur, les trucs crades en général ne les émeuvent pas des masses, mais toute cette exagération m’a beaucoup amusé. Un très bon souvenir de lecteur ! C’est de la littérature pour lecteurs matures ayant envie de sortir un peu des sentiers bien balisés des combats entre le Bien et le Mal.

Alors quand ce deuxième livre est apparu dans les rayons, il fallait absolument que je vérifie, si ça allait autant me plaire.

Synopsis

Tandis que les bûchers de l’Inquisition espagnole purifient la morale de l’Europe de la Renaissance, Awa, une jeune esclave africaine, se retrouve malgré elle, l’apprentie d’un ancien nécromancien. Alors qu’elle cherche à s’enfuir, la jeune esclave découvre qu’elle porte en elle une terrible malédiction. Pour sauver sa vie, elle doit trouver un antique manuscrit caché quelque part sur le contient, déchiré par la guerre. Au cours de sa quête, elle va s’apercevoir que son destin est aussi lié à celui de trois inconnus : l’artiste Niklaus Manuel Deutsch ; l’alchimiste Dr. Paracelsus et une mercenaire hollandaise homosexuelle.

 

Je n’ai pas hésité une seule seconde j’ai attaqué cette Danse Macabre. Je n’ai pas regretté c’est encore une fois, fabuleux ! C’est superbement bien écrit (et magistralement bien traduit) et encore une fois les évocations des phrases sont très puissantes. L’héroïne est une survivante beaucoup moins barge que les frères Grossbart et l’on suit ses aventures, leurs rebondissements, leurs imprévus et finalement leurs dénouements avec passion.

Le contexte historique est assez proche dans les deux livres, donc il y a moins de surprises concernant les “monstruosités” que l’on peut rencontrer mais c’est toujours aussi jubilatoire à lire. Encore une fois, c’est trash, irrévérencieux, grossier, sale et en même temps joyeux et pleins de sentiments.

Mais soyez prévenus, si la nécromancie ou la copulation avec des cadavres vous fait frémir d’horreur, certaines scènes de ce livre ne sont définitivement pas pour vous.