[vc_row][vc_column][vc_column_text]C’est l’histoire d’une quête d’identité. Abigail est une jeune étudiante à la vie plutôt banale. Ses journées se ressemblent et se partagent entre ses cours, ses sorties avec son meilleur ami Morgan… et un cauchemar de plus en plus récurrent. Malgré les soins attentifs de sa grand-mère qui l’a élevée, notre héroïne perd le sommeil, sa tranquillité et ses forces avec. Jusqu’au jour où, n’écoutant que son instinct, elle va tenter de trouver l’apaisement dans une tisane préparée par ses soins.
Tranquillisée pour un temps, Abigail reprend le cours de sa vie, y ajoutant quelques cours d’herboristerie dans une boutique de la ville. Là-bas, elle y fait la connaissance de Ler le gérant, et de son neveu mystérieux, le sombre Maelann. En parallèle, elle se rapproche de plus en plus d’un certain Timothée, bellâtre de la promotion, duquel elle est loin d’être insensible… C’est lors de la soirée de célébration du solstice d’hiver, à laquelle elle participe par pure curiosité, que la jeune femme va faire connaissance avec sa nature profonde. Et c’est le début d’une vie parallèle pour Abigail.
Ce premier tome pose des bases solides. Le lecteur découvre en même temps que l’héroïne, tous les bienfaits des herbes et évidemment toute l’étendue des pouvoirs que la demoiselle possède, pouvoirs bien évidemment liés à la lune. C’est tout une ambiance basée sur le folklore celtique et les croyances païennes qui se dévoilent sous nos yeux. Il s’agit, je pense, d’un excellent premier roman pour ceux qui ont envie de se plonger dans ces traditions magiques et envoûtantes et d’un très agréable voyage rafraîchissant pour ceux un peu plus connaisseurs.
Anne Laure possède une plume pleine de charme. D’une grande simplicité aussi bien dans le fond que dans la forme, l’auteure nous offre de très belles images, pleines d’émotions. Je garde en tête les fois où Abigail fait appel à ses dons qui agissent sur la lune (et donc la marée, par exemple). C’est visuellement assez fort. Il y a tout juste assez de descriptions pour enclencher notre imagination, qui fera le reste.
Et grâce à l’emploi de la première personne du singulier – nous sommes en présence d’un journal intime – le lecteur vit pleinement les émotions et aventures de la jeune femme. Alors n’ayez crainte, bien sûr la romance est belle et bien présente dans l’esprit et donc dans les écrits d’Abigail mais contrairement à ce que je pouvais redouter, elle ne prend pas toute la place. Elle a son importance dans l’évolution de l’héroïne mais elle n’empiète pas sur tout le reste. Et ça m’a plu. En revanche, et même si on peut facilement y trouver une explication « magique », je regrette un peu la rapidité à laquelle les choses se mettent en place entre la demoiselle et son nouvel amoureux. C’est presque trop facile même si l’on comprend assez vite qu’il y a une histoire de destin derrière, et donc d’évidence certaine.
Dans le même ordre d’idées, on peut regretter qu’Abigail accepte si vite la nature et les dons qu’on lui prête. Mais, comme pour la trilogie Fille d’Hécate de Cécile Guillot également publiée au Chat Noir, je conçois que les héroïnes soient frappées par l’évidence de la révélation, révélation qui explique toutes les interrogations et tous les doutes du passé… elles se sont toujours plus ou moins doutées qu’il y avait anguille sous roche alors, la révélation n’est pas si surprenante et inconcevable que ça. D’où le besoin si pressant d’accepter l’extraordinaire.
Plus que l’héroïne – même si cette dernière m’a plu –, ce sont les personnages secondaires que je trouve les plus intéressants dans ce premier tome. Tous ont un rôle assez important à jouer dans l’intrigue et dans la destinée d’Abigail et je les trouve particulièrement bien croqués, assez prégnants. Je pense notamment à la grand-mère Agathe et surtout à son proche ami libraire baptisé André qui, malgré la réserve du personnage, a marqué mon esprit par sa présence bienfaisante. De même que Ler ou encore Morgan.
Maelann est exactement tel qu’on l’attend : mystérieux et possédant une part d’ombre assez attirante pour faire douter la demoiselle. C’est celui qui la fera réfléchir sur les choix qu’elle doit faire dans le futur. Le feu qui couve. Timothée me semble quant à lui, finalement être celui qui a le moins de « charisme » pour le moment, un peu comme une poupée de chiffon qui ne sait pas encore trop quoi faire de son corps, qu’on ballote un peu comme on veut… j’attends beaucoup de lui dans le second tome car je ne doute pas – vu les dernières pages de ce premier opus – qu’il va s’affirmer.
À noter que sous chaque jour d’entrée du journal, l’auteure a tenu à préciser les différentes phases de la lune. Détail qui a son importance et qui ancre un peu plus le récit dans cette atmosphère de traditions païennes et de magie blanche.
Un court moment de lecture, mais un moment envoûtant pendant lequel vous oublierez le monde extérieur. Je pense qu’Anne Laure avait le potentiel pour développer et approfondir encore plus cette histoire – je n’aurais pas dit non à une introspection plus poussée, à plus de descriptions ; bref, à une centaine de pages supplémentaires… – et pour la rendre un peu plus « adulte » mais finalement, la simplicité et la fluidité de ce premier tome en font le charme et la beauté. Je serai évidemment présente à la sortie de la suite et fin !
Les Herbes de la Lune, Tome 1 de Anne Laure aux éditions du Chat Noir.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]
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