Diabolus in musica, Céline ROSENHEIM

Une petite note sur le titre “Diabolus in Musica”, littéralement le diable dans la musique. Au Moyen-Âge cela correspondant en musique à un intervalle de trois tons (un triton désormais). Cet intervalle engendre une attente ou une tension pour l’auditeur qui était perçu comme désagréable à l’époque, et fut même interdit par l’église dans la musique religieuse baroque.

Cet ouvrage joue sur cet interdit et nous plonge dans le sombre univers musical du black métal. Il n’est pas utile d’être spécialiste du genre, il suffit juste de savoir qu’il se caractérise par une musique crue, agressive aux atmosphères sombres qui utilise souvent une imagerie médiévale et/ou satanique. Les groupes cités dans le livre permettent d’avoir une play-list à écouter en lisant ce livre et cela participe à l’ambiance !

Dès le début, la magnifique couverture de ce livre nous plonge dans l’univers et l’intrigue. Le personnage principal est un jeune homme en décalage avec le monde qui l’entoure, et pour cause : Yann est différent, sombre, solitaire et même associal. Il est doué d’une telle sensibilité qu’il vit en reclus et préfère exprimer ses ressentis à travers la réalisation de titres musicaux. La musique est sa passion, sa vie.

(…) la musique est ma raison de vivre, la seule chose qui m’apaise. Grâce à elle, j’ai appris à avoir de l’estime pour moi-même. Elle est la quintessence, la plus jolie partie de mon être, la seule. Sans elle je suis vide (…)

Couverture de Diabolus in Musica, de Céline Rosenheim
Diabolus in Musica, de Céline Rosenheim, aux éditions du Chat Noir

Son don pour la musique va lui être d’une aide précieuse quand ses copains musiciens métalleux vont avoir affaire à une menace mortelle.

L’intrigue nous mène à travers deux types de groupe musicaux de black métal (les païens et les fanatiques) qui se disputent la vedette. Le don particulier de notre héros va lui permettre de résoudre une affaire entraînant décès et graves dommages. Il lui permet de mener un combat féroce contre les forces qui cherchent à détruire, rien de moins, que l’inspiration des musiciens.

La nature précise de ce don mériterait d’être développé lors d’un prochain opus. L’univers fantastique de ce romain est passionnant pour les amoureux de la nature et de l’hypersensibilité. Yann, au terme de cette histoire, va certainement gagner en maturité et en maîtrise de son art.

Ce n’est pas un livre drôle au sens comique, mais son atmosphère mélancolique et envoûtante est à découvrir.

Pour se le procurer, il suffit de contacter les éditions du Chat Noir.