Ready Player One

 

READY PLAYER ONE –SPIELBERG-2018

Il en est des réalisateurs, comme il en est des vins de garde. Certain deviennent imbuvables ( Woody qui ?), certains deviennent de vrais nectars (Kurosawa, non ?) et d’autres restent de très grandscrus sans jamais atteindre le sublime.

Pour moi, Spielberg fait partie de la dernière catégorie. Un grand,un très grand, mais toujours là où on l’attend.

Ready Player One fait partie de ces films dont on sort avec ungrand sourire, mais qui ne bouleverseront pas l’ordre du monde. Paradoxal, le scénario s’adresse plutôt à des moins de douze ans,alors que les références sont beaucoup pour des plus de cinquante.

Les images de synthèses sont parfaites. Le monde réel est lui, suffisamment bateau pour ne choquer personne, (quartiers pauvres/récup/tags/manque de place vs bureaux chicos, hight-tech/cuir/métal/ verres). Un coup de chapeau pour les « Piles » en container et aux cages des endettés d’OnLineIndustrie très THX.

Mais qu’importe, tout est en place, tout fonctionne.
Le héros a un avatar du feu de dieu, l’héroïne est attachante, les sidekicks sont bien dessinés, leméchant est…super bêta. Non, lui, on s’en passerait. Mention spécial au personnage de Halliday,créateur de l’Oasis, génial dans son autisme et son humanité cassée. On supporte la morale qui est que rien ne vaut la réalité (sans blague !).

Mais là où réside la plus grande réussite du film, c’est bien évidement dans les clins d’œil à l’universGeek et pop culture de ces dernières années. Si les gamins s’éclatent dans les courses poursuites etles déboires des héros, les parents (ou grands-parents…ouais ça va), passent leur temps à sauter surleurs siège en hurlant : Waouh Freddy ! Et Buckaroo Banzai ! hô un Gundam ! Au point qu’onvoudrait voir certaines scènes au ralenti pour détailler tout ça. On se marre avec Shining, on pouffe avec Terminator, on se tortille de joie avec Retour vers le Futur.

Je vous propose donc un jeu :
Je vous dis ce que j’ai repéré, vous complétez (en plus, je n’ai pas les compétences en jeux vidéo) :

2001 Odyssée de l’espace-Batman-Retour Vers le Futur-Christine -Jurassic Parc -King kong (ou Donkey Kong ?)-Akira- Last Action Hero – Silent Runnnig – Battlestar Galactica -Le Géant de fer – Buckaroo Banzai –Thriller -Alien-La fièvre du samedi soir – Dark Chrystal-La Mouche-Shining-Citizen Kane- THX- 1138-Terminator-Firefly – Chucky-La guerre des mondes- La planète interdite.

Voilà, j’en ai surement raté beaucoup, alors à votre tour !

PS : Je viens d’apprendre qu’il existait une certaine polémique sur ce film et sur l’utilisation des codesGeek. Je vais donc me permettre de faire un ajout.

Depuis quelques années, la culture Geek n’en déplaise à ses derniers, est devenue un phénomène deculture « pop ». J’utilise bien le mot « Pop » dans son sens « populaire », iconoclaste mais ouvert à tous.

Est-ce que parce que j’ai aimé ‘Buckaroo Banzai’, je dois ne pas aimer le voir cité dans un film ? Non.C’est juste que d’autres que moi ont été fasciné par ce film débile.

Est-ce que parce J’ai aimé Starshooter quand ils jouaient dans d‘obscures salles lyonnaises, je doismépriser Kent de faire encore salles combles ? Non. C’est juste que j’avais bon goût.

Est-ce que parce que J’ai lu Michel PAGEL en 1987 quand il écrivait chez Fleuve Noir, Je dois boudermon plaisir de le voir exploser avec « Le Club » ? Non. C’est juste que c’est génial de voir un auteurréussir encore et toujours à explorer et transposer des univers.

Si je peux comprendre la fierté à faire partie d’un groupe d’initiés et de se sentir unique, je ne conçois pas qu’on critique une œuvre sous prétexte qu’elle est pour tous. Si c’était le cas, on devraitjeter le Requiem de Mozart aux chiottes, le Printemps de Botticelli à la poubelle et Apocalypse Now aux oubliettes. Ce serait bien con.

Que l’on critique le film de Spielberg pour ses qualités cinématographiques, allons-y. Mais que l’oncritique son droit à utiliser des références Geek ????

Je crois qu’on oublie que la culture, c’est comme l’amour ou l’amitié : C’est dans le partage qu’on s’enrichie. Ne devenons pas avares.

Valérie