Thomas Day est connu pour sa dilogie (2 livres) « La Voix du Sabre » où il visite un Japon médiéval fantasmé et pour « L’instinct de l’équarisseur » où il réécrit les aventures de Sherlock Holmes.
Il est aussi connu pour avoir écrit pour Bélial, Mnemos et ActuSF. Il lit aussi beaucoup les autres puisqu’il bosse pour Albin Michel.
Oui, que des gens pointus.
Mais là, on parle de ses textes courts.
Stairway to Hell fait partie de ces recueils de nouvelles qu’il ne faut pas lire si on a le cafard. Si on est un homme en pleine désillusion amoureuse. Si on veut être écrivain. Ou si on ne veut pas voir la réalité d’une chute.
L’irruption du fantastique dans la vie quotidienne, n’est là, en rien synonyme de merveilleux. Il peut y avoir du sang, des cauchemars, des loups carnassiers, ses sorcières obscènes, et des fantômes suceurs de mémoires.
La première nouvelle est terrible mais reste l’histoire d’une rédemption écrite dans le sang. Les deux autres sont sans issue, sans pardon ni délivrance. Lorsqu’on ouvre la porte aux affres noires de l’âme, au désespoir, il n’y a aucune chance de s’en sortir. Le gouffre est attirant, la transgression est fascinante, la damnation inévitable.
Mais ces trois héros, s’ils sont touchés par la violence ou s’ils en sont les auteurs, sont indéniablement humains. Chaque homme est, tour à tour émouvant face à sa propre violence aveugle, poignant dans son refus de la dureté de son métier d’urgentiste et sa perte amoureuse, et bouleversant dans une schizophrénie coupable. Tous nous rappellent à quel point nous sommes fragiles, et à quelle vitesse, nous pouvons tomber de l’autre côté. L’écriture très crue, nous oblige à contempler cette partie de noir que nous avons au fond de nous, et qui pour une raison ou une autre, pourrait, un jour, faire sauter le couvercle de notre contrôle.
« La folie est la lumière de ceux qui n’ont plus le moindre soleil »
Valérie