Trois Jeux, Trois fins du monde

Il s’agit de la trilogie Final Fantasy XIII. Eh oui Final Fantasy, encore. Mais cette série est tellement vaste qu’il est facile de trouver un lien avec chaque thématique abordée dans nos soirées. Et oui c’est une trilogie.

 

Pour commencer, FF XIII : Pour remettre dans le contexte, FF XIII sort dans une période difficile, une nouvelle génération de console, une balance à trouver entre une génération d’anciens joueurs qui a été mitigée à la sortie du XII (qui pourrait s’appeler Final Fan-service) et une nouvelle génération à séduire qui baigne dans les FPS et les hack’n slash hyper-testostéroné.

Il y a donc une grosse attente, surtout avec le teasing opéré par Square-Enix sur le projet Fabula Nova Cristallis (soit « Nouveau conte des cristaux ») censé regrouper plusieurs jeux dont FF Versus XIII, FF Agito et bien sûr FF XIII. Ces jeux devaient écrire une histoire globale d’un même univers (ce qui est nouveau pour la saga) tout en restant indépendant.

Mais au final, le projet tourne différemment, FF XIII sort tout seul sur PS3 et Xbox 360, Agito est devenu FF Type-0 sorti sur PSP mais aussi un jeu sur téléphone portable. Quant à Versus, il deviendra FF XV et sort sur les consoles de la génération suivante, soit PS4 et Xbox One.

Donc c’est le bordel et ça part très mal.

Mais ça c’est juste du contexte, l’important dans un FF c’est l’histoire.

Et dans cet opus, l’histoire décrit le périple de 6 personnes dont les destins croisés vont les mettre au centre d’une bataille millénaire entre deux mondes, d’un côté Cocoon, un monde fermé de la taille d’une lune à l’intérieur duquel vivent des millions d’humains, et de l’autre Pulse, un monde sauvage et hostile peuplé de monstres et de primitifs (ça c’est marqué dans les légendes donc c’est vrai). Bien sûr, ces deux mondes sont ennemis.

Et dans ces deux mondes, il y a des Fal’cies, des êtres semi-divins apportant protection, soin, nourriture, abri, lumière, etc… aux humains. Mais les Fal’cies peuvent aussi désigner des humains et en faire des L’cies, des individus qui reçoivent une Tâche ainsi que des pouvoirs magiques pour l’accomplir. S’ils la réussissent, ils sont changés en cristal pour l’éternité et s’ils échouent, ils sont transformés en Cieth, des monstres difformes errant sans but en ne connaissant plus que le désespoir. Le fun total.

 

Aux abords d’une ville de Cocoon, un Fal’cie de Pulse et ses L’cies ont été repérés, le gouvernement organise alors une Purge, déportant toutes les personnes se trouvant dans les environs pour Pulse des fois que les L’cies se cachent dans la population. Mais cette Purge est en fait une extermination. Le jeu commence au moment de cette Purge dans un train de déportation (ils aiment les trains dans FF), dans lequel on va suivre deux de nos personnages :

-Lightning, personnage principal du jeu, c’est une ex-soldate aux capacités exceptionnelles qui à elle toute seule va se débarrasser des soldats présents dans le train, elle est à la recherche de sa sœur et il faudrait voir à pas se mettre sur son chemin. Sa petite sœur Serah est en effet entrée en contact avec le Fal’cie de Pulse et a été transformée en L’cie. Elle est actuellement avec le Fal’cie et Lightning entend bien la libérer de ce fardeau, à la force des armes s’il le faut.

-Sazh Katzroy, homme d’un âge avancé (donc selon les standards en cours dans les JRPG 40 ans, il y a du progrès, dans le 7 le vieux du groupe avait 35 ans), il suit Lightning sans expliquer pourquoi, mais l’explication sera donnée plus tard dans le jeu [spoiler que pour lire, il faut surligner et loucher sur le texte, parce que c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour que ça marche à peu près] il compte détruire le Fal’cie de Pulse à la place de son fils de 4 ans qui a été transformé en L’cie par un Fal’cie de Cocoon mais qui est bien trop petit pour accomplir sa Tâche[/spoiler]

 

Après quelques péripéties et des scènes avec 3 des autres protagonistes, tout le monde se retrouve au même endroit, devant la porte de la salle dans laquelle est le Fal’cie de Pulse, au moment où Serah se transforme en cristal sous les yeux impuissants de sa sœur et de son fiancé. Bien remontés, ces derniers vont s’expliquer en personne avec l’entité responsable de la situation de merde dans laquelle tout le monde est. Et ils se font transformer en L’cie avec comme Tâche de détruire Cocoon. Woohoo !

 

Donc dans le premier jeu de la trilogie, la fin du monde devra venir des héros.

 

FF XIII-2 : Dans le deuxième opus, ce n’est plus Lightning l’héroïne mais Serah. Après la fin du précédent, alors que tout finissait sur un happy ending, il y a eu une modification dans la trame du temps, la terre s’est ouverte et Lightning s’est faite entraîner dans les limbes. Mais seule Serah, sortie de sa stase cristalline, s’en souvient. 3 ans plus tard, après qu’une mystérieuse météorite se soit écrasée non loin de chez elle, Serah découvrent des monstres étranges et rencontre un jeune homme qui se joint à elle pour les détruire. Ce jeune homme, nommé Noël dit qu’il vient du futur, qu’il était le dernier homme sur terre et qu’il a vu la fin de l’humanité. Il a trouvé un moyen de voyager dans le temps (je ne sais plus lequel mais c’est scénaristique) et cherche des paradoxes pour les supprimer et ainsi rétablir un futur meilleur, et il annonce à Serah qu’il a rencontré Lightning dans une cité mythique, bloquée dans une boucle temporelle, elle doit inlassablement se battre contre Caius Ballad, l’ancien mentor de Noël.

Caius est un immortel qui a traversé toutes les époques et s’est entiché de Yeul, une prophétesse ayant le don de voir le futur, mais ce don diminue son espérance de vie et la force à se réincarner sans jamais atteindre l’âge adulte (Caius = pédophile ?). Et donc pour sauver Yeul quelques soient les périodes, il veut juste mettre fin au temps, sans temps pas de futur, donc Yeul ne meurt pas en le voyant, CQFD. Pendant le jeu, on se rend compte que Serah aussi a obtenu le pouvoir de voir le futur.

Donc extinction de l’humanité, fin du temps, plus quelque catastrophes que les héros vont empêcher grâce au voyage dans le temps.

Mais à la fin tout se finit bien, Serah retrouve Lightning, Caius est vaincu et tout le monde est heureux. Hahahaha non, Serah meurt, Lightning est changée en pierre et le temps est arrêté. Oui je spoile comme un gros porc mais il faut expliquer pourquoi il y a une suite.

 

Lighning returns : Final Fantasy XIII

 

Mais le troisième opus est là pour sauver l’affaire. 500 ans plus tard (oui en fait l’arrêt du temps a provoqué l’arrêt du vieillissement pour les humains, ainsi que l’impossibilité de procréer, les vieux sont toujours vieux, les enfants toujours des enfants, on ne meurt que par accident ou suicide), on retrouve Lightining qui a été dépétrifiée par Bhunivelze, le dieu créateur de toute chose. Il a fait d’elle la Libératrice et son but est de libérer les âmes des humains de leur tourment avant la fin du monde programmée pour dans 13 jours. Mais ce n’est pas grave parce que Bhunivelze dans son immense mansuétude va en recréer un, et pour récompenser Lightning pour son bon travail, il y inclura aussi Serah donc elle pourront s’y recroiser.

Bien sûr ce ne sera pas de tout repos car certaines âmes puissantes, qui se trouvent être des personnes déjà rencontrées dans les premiers épisodes de la trilogie, vont être récalcitrantes sur la question de se laisser libérer et d’autres sont juste des monstres qu’il faudra affronter.

 

 

Conclusion :

Cette trilogie de jeux met en scène plusieurs aspects de la fin du monde : fin du monde catastrophique, fin du monde métaphorique, fin du monde mythologique et fin du monde des humains.

Mais les jeux, qu’est-ce qu’ils valent ? Le premier avait été beaucoup critiqué sur son aspect linéaire, on avance véritablement le long d’un couloir sans avoir beaucoup d’options de chemin alternatif. Le côté des mécaniques de jeux qui tombent au compte-goutte est un peu embêtant aussi, il faut un long moment de jeu pour avoir toutes les clés en main.

Par contre l’histoire est riche, les personnages ne sont pas que des personnages-fonctions, ils évoluent pendant le jeu et leurs relations ne sont pas forcément amicales au début, les poussant à suivre des chemins différents.

J’ai bien apprécié le second avec son scénario non linéaire, ce qui tranchait drastiquement avec le premier, et le twist final mais j’ai été moins investi par les personnages, en fait à part Serah et les protagonistes du précédent, j’ai pas été séduit par les nouveau (et puis Caïus, ça le fait pas comme nom de super-méchant, surtout après Sephiroth, Kefka ou Kuja).

Le troisième était nécessaire pour conclure l’histoire et fait bien le taf et m’a permis de me rendre compte que, finalement, j’aime bien Lightning. La voir dénuée d’émotions m’a permis de constater que le reproche que je lui faisais justement de l’être dans le premier était faux, elle était en effet animée par ses émotions, la colère, la frustration, le désespoir, la culpabilité,… Et ne serait-ce que pour la fin, ce jeu vaut le détour.

Chaque épisode change de ton, le premier est oppressant à cause de la Tâche qu’on doit accomplir sans vouloir le faire, et je pense que l’idée de scénario couloir est faite exprès, être forcé à avancer vers un but unique sans autres options comme un destin inéluctable. Le deuxième est faussement léger, cela vient surtout du personnage de Serah qui est plus enjouée que Lightning (c’est pas difficile) mais surtout qui reste positive quoiqu’il lui arrive, elle pourrait céder à la haine contre Caius mais tente à chaque fois de le raisonner. Et le troisième est sombre, mais avec quelque pointes de lumière, semblant vouloir dire que même si c’est la fin, il y a encore un espoir. Ce que représente assez bien la Lightning de cet épisode, privée de sentiments mais apportant quand même le réconfort là où elle passe.