Parce que pendant les Clair de Runes, il est parfois (souvent) difficile de s’exprimer et de se faire entendre alors qu’on doit décrire une œuvre. Comme le disait Jules Renard : « Écrire est une façon de parler sans être interrompu. », donc je vais écrire pour décrire cette œuvre.
Pendant que vous lisez, voilà un peu de musique : https://www.youtube.com/watch?v=_J-2qJsr9us
J’aime cette anime entre autres raisons pour ses musiques et ce morceau, comme d’autres dans la série, démarre sur une boucle qui tourne encore et encore et des choses viennent s’ajouter, donnant de plus en plus d’ampleur à l’ambiance sonore. Ambiance sonore qui rajoute au côté surréel des décors et donc de la série.
(Des exemples divers de décors, j’ai une préférence pour celle d’en bas à droite mais c’est parce que les dialogues y sont toujours un moment de somptueux délire.)
Il y a des décors très variés dont certains qui sont un pur délire visuel, une chambre remplie de livres, un escalier en spirale infinie, une école en ruine dont les pièces sont remplies de bureau empilés, un temple au fond d’une pelouse de bambou (oui c’est une graminée donc on ne parle pas de forêt),…
La série est complexe à suivre car chaque saison a un nom différent, mais on va dire qu’on commence par ce qui est paru en premier. Par contre l’ordre chronologique est différent et ça aussi c’est un truc que j’aime, on prend l’histoire à un point où il s’est déjà passé des choses avant, on explique en gros ce qu’il s’est passé mais ça sera évoqué plus tard.
Ça commence avec Bakemonogatari, et déjà ce titre doit être expliqué, Monogatari en japonais veut dire histoire et Bakemono veut dire monstre ou fantôme, c’est un mot-valise (un mot composé de deux mots dont au moins un est tronqué, exemple : bifle) et donc le titre donne Histoires de monstres si on veut vraiment le traduire.
On suit Araragi Koyomi, lycéen de son état sous l’influence de ses hormones, anciennement vampire qui en a gardé des séquelles. Après une scène de pantie-shot qui enchaîne sur un résumé des épisodes précédents qui n’explique pas grand chose en fait mais on voit du sang, une belle blonde, des individus à l’aspect menaçant et un mec en chemise hawaïenne badass, le tout entrecoupé de cartons divers dont certains montrent un texte qui est en fait directement issu du light-novel dont est adapté la série (autre point intéressant et conceptuel de l’anime qui se permet d’inclure des éléments de narration issus du roman, comme entrecouper un dialogue d’un « dis-je » ou « répondit-elle » pour peu que l’on aime regarder image par image) donc que demande le peuple (des explications ? Mais que vous êtes impatients. Que j’arrête de digresser ? Hmm c’est plus légitime déjà comme demande.), on commence l’histoire qui nous intéresse.
Alors que Araragi (c’est son nom de famille mais c’est classique au Japon d’appeler quelqu’un par son nom de famille plutôt que par son prénom lorsque l’on est pas très proche ou que l’on est formel) monte un escalier dans son lycée, il voit une fille tomber.
(L’escalier en question. Belle chute, non ?)
Et bien sûr, notre héros va la rattraper en commentant : « Ne pas l’ignorer était la bonne décision… je crois. Non peut-être que j’ai eu tort. Puisque son corps était extrêmement léger. Oui, cette fille, Senjogahara, n’était dotée d’aucune masse. »
Après une discussion avec son amie Hanekawa Tsubasa lors de laquelle il l’interroge sur la fameuse Senjogahara, il se fait menacer par cette dernière, enfin si on considère qu’un cutter et une agrafeuse dans la bouche soit une source de menace, cette dernière donc qui lui exprime ardemment son désir qu’il arrête de fouiner et qu’elle préférerait qu’il oublie l’histoire de son poids, enfin de son absence de poids. Le laissant avec une agrafe dans la bouche, elle s’en va mais il la suit pour lui proposer son aide et alors qu’elle se montre prête à en découdre, il l’interrompt en montrant sa magnifique muqueuse buccale indemne malgré l’agrafe qui y était plantée quelque seconde plus tôt.
Il se peut qu’à ce moment de la lecture, la musique soit finie auquel cas, écoutez ça : https://www.youtube.com/watch?v=_HsXIvpLdHE
Et sinon écoutez-la une fois la première finie.
Donc Araragi explique qu’il était un vampire et qu’il a pu redevenir humain grâce à l’aide d’un spécialiste en surnaturel nommé Oshino Meme (oui Meme, qui se prononce Mémé, est bien un prénom d’homme). Il emmène donc Senjogahara le rencontrer pour résoudre son problème. Mais je ne vais pas en dire plus, juste que son problème est causé par une aberration (ou entité selon les traductions, Kaï en japonais) et ce n’est pas la seule qui devra y faire face. Car les aberrations sont variées et celles qui sont censées être les plus puissantes sont les vampires, et la plus puissante était connu sous le nom de Kiss Shot Acerola Orion Heart Under Blade, qui est celle qui a transformé Araragi en vampire mais n’est plus qu’une ombre sans nom, liée de force à son ancien sujet.
Mais on va aussi croiser un crabe, un serpent, un chat, une patte de singe, un escargot, une guêpe, un phénix,… Et autant certains ont une forme physique, d’autres sont bien plus métaphysiques.
Le déroulé de chaque arc d’épisodes va se conclure par la résolution d’un problème en lien avec une aberration et une fille. Construit sur le format de manga/anime dit de harem, soit d’un garçon entouré de plusieurs filles au sein desquels il devra choisir l’élue de son cœur après 10 saisons de situations rocambolesques ou le héros et sa chérie vont se tourner autour sans se l’avouer mais bien souvent ça devient vite ennuyeux et répétitif, Monogatari Serie diverge du postulat de base car on sait très vite qui est l’élue de son cœur, c’est officialisé et il n’y a plus de doute permis.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car chaque nouveau protagoniste apporte des nouvelles problématiques, souvent en lien avec une aberration, et sa personnalité avec laquelle Araragi va échanger.
Au niveau de la narration, Araragi est le narrateur interne, on ne voit que par ses yeux, sauf sur 3 arcs dans l’ensemble de la série, ce qui permet de voir comment les personnages interagissent en l’absence d’Araragi. Sinon la série se compose de scènes aux ambiances variées, soit légères, soit philosophiques, soit contemplatives, pendant lesquelles Araragi va dialoguer avec un des personnages (souvent l’une des filles, sachant que les autres personnages masculins sont , à part Oshino donc son bienfaiteur et mentor, et des antagonistes).
Chaque personnage a ses thèmes, musicaux notamment, et ses gimmicks comme des phrases récurrentes ou des tournures de phrase particulières. Et j’ai été bluffé plusieurs fois dans la série sur la complexité des personnages, dont certains souffrent de troubles psychologiques certains (sociopathie, schizophrénie,…), et non Senjogahara est au final soft en comparaison à d’autres.
Et pour exemple, la chanson que vous écoutez. C’est le générique d’un arc tournant autour d’une fille mignon, un peu nunuche, très fleur bleue et franchement je la trouve énervante avec sa voix de « fille douce » (voir Florence Foresti). Ah oui parce que les génériques de chaque arc sont interprétés par les seiyuus (acteurs vocaux) des personnages qui sont au centre de l’arc en question. Et donc les paroles sont les mots des personnages en question. Et là que nous dit le personnage dans le refrain ? En voilà la traduction (je ne l’ai pas traduit moi-même, enfin si mais de l’anglais, j’ai des notions de vocabulaires de japonais mais ça s’arrête là) :
Si le monde n’est pas comme je le veux,
Alors je n’en ai plus aucune utilité.
Tout ce que je veux, c’est
Tout Tout Tout
Un monde qui n’est pas comme je le veux
n’est même pas une possibilité.
La seule chose que je désire, c’est
Tout Tout Tout
Assez sombre comme paroles, je trouve. Et que pourrait-il arriver si une personne avec de telles pensées avait la possibilité d’utiliser les pouvoirs d’une entité ?
Donc ouais j’aime les personnages et leur évolution.
Et pour finir, parmi les chose que j’aime dans cet anime, c’est Hiroshi Kamiya, le seiyuu qui interprète Araragi, qui s’en donne à cœur joie dans l’interprétation de ce personnage parfois complètement barré et d’autres fois vraiment dramatique (dans le sens théâtral du drame), il joue à merveille et dans tout ce dans quoi je l’ai entendu il est grand et avec tout ce qu’il a fait, il y a des chances que ceux qui regardent régulièrement des animes l’ont déjà entendu (mais en ce qui me concerne il a interprété Orihara Izaya dans Durarara!! et ça me suffit pour le surkiffer).
Et pour regarder la série dans son intégralité dans l’ordre de parution :
1-Bakemonogatari : 15 épisodes
2-Nisemonogatari, : comme le précédent mot-valise entre Nisemono qui veut dire imposteur/imposture et Monogatari, donc Histoires d’impostures, 11 épisodes
3-Nekomonogatari (Kuro) : Histoire de chat (noir), 4 épisodes à la base, existe en version regroupée
4-Monogatari Second Season : 23 épisodes
5-Hanamonogatari : Histoire de fleur, 5 épisodes, existe en version regroupée
6-Tsukimonogatari : Histoire de possession, 4 épisodes ou version regroupée
7-Owarimonogatari : Histoires de fins, 13 épisodes
8-Koyomimonogatari : Histoires de Koyomi, 12 épisodes
9-Kizumonogatari : mot-valise de 3 termes, Kizu blessure/cicatrice, Kizumono objet défectueux/abîmé (peut aussi définir dans l’argot une fille aux mœurs légères dans l’optique slut-shaming) et Monogatari donc intraduisible, 3 long-métrages
10-Owarimonogatari 2: 7 épisodes ou 3 épisodes regroupant chaque arc.
11-Zoku Owarimonogatari : Suite des histoires de fins, 6 épisodes a priori puisque pas encore sorti, sort dans l’année normalement.
Allez, pour la route un dernier morceau : https://www.youtube.com/watch?v=9teDD_nY-KU
Arthur.