HEXA de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

Édition STOCK- 2025

Éco-dystopie ? Solar Punk ? Roman jeunesse ? Aventure ?

J’ai beaucoup de mal avec les cases, alors à vous de voir où vous mettez ce bouquin….

Nord du Canada, la pollution et les incendies ont tous détruit. Ne reste que la ville de Sainte-Foy, qui protège ses habitants par un mur infranchissable, où tous sont contrôlés par une puce qui surveille constamment leurs déplacements, leurs crédits, leurs consommations, et dont l’air est épuré grâce aux capteurs de CO2.

Dans ce monde fermé, Thalis fait figure d’une originale, car se mère est « reboiseuse ». Elle fait partie de ce groupe de femmes qui huit mois par an, sortent de Sainte-Foy pour tenter de reboiser et reconstruire les écosystèmes détruits . À raison de plusieurs milliers d’arbres par personne et par saison, arbres  soigneusement sélectionnés et recréés, le gouvernement espère réparer les erreurs commises lors de la 6e extinction.

Et puis, le jour de ses seize ans, Thalie va devoir suivre sa mère pour un stage qui ressemble à s’y méprendre à une mission de contrôle.

Exaspérée par cette mère qu’elle ne connait que très peu, qu’elle idolâtre et qu’elle craint, Thalie va découvrir l’extérieur, le vent, le froid, la pluie, mais aussi la sororité, la résistance et une autre façon de vivre.

Livre d’apprentissage par excellence, Hexa va nous mener vers de nombreux chemins de traverse pour nous raconter le pire (le contrôle de la fécondité de certaines populations comme il a existé et comme il existe encore dans certains pays), l’hyper surveillance bienveillante des systèmes politiques (aussi dangereuse que le fascisme revendiqué) mais aussi la construction de la rébellion au long terme et la notion de communauté. Seuls, Thalie, Sandrine, Gabriel, Muriel ne sont que des individus. Ensemble, ils font partie du vivant.

Très féministe, sensuel sans être mièvre, Hexa nous démontre que les femmes construisent quand les hommes contrôlent, que les femmes vivent ensemble quand les hommes divisent, et que l’amour que l’on a pour son compagnon, sa fille, sa terre, est une force tellurique capable de tout.

Si vous voulez choper des ampoules, avoir froid, mais vivre une vie libre et exaltante, suivez Thalie.

« Ici, le féminisme ne passe pas par la libération du fardeau des tâches ménagères, mais par la sororité. Il n’y a pas de place pour les mesquineries quand on vit en cercle fermé. Il faut, au sens propre comme figuré, laver son linge sale au quotidien, crever les abcès, panser les plaies vives et mettre toujours plus d’eau dans son vin. »

Ps : Gabrielle FILTEAU CHIBA se sert de son expérience « d’encabanée » dans sa vraie vie au fin fond du Bas St Laurent pour décrire la vie des bois, son rapport extrême avec la nature, la dureté de ce milieu et sa beauté.

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