Située dans un avenir post-apocalyptique, l’ancienne capitale s’est repliée sur elle-même, et demeure pourtant grouillante de vies. De vies, au pluriel. Suivant les quartiers, isolés les uns des autres, les clans vivent des réalités différentes, au gré des mutations et des folies que le confinement a débridées. Une mosaïque d’humanité…
Chet a déjà plusieurs vies derrière lui, malgré ses 23 ans, et il maîtrise les arcanes de la cité depuis un certain temps. Il vit de jazz la nuit, moulé dans son fourreau lamé, et de petits boulots douteux le jour. Son Paris oscille entre la petite criminalité et le sentimentalisme à la Doisneau. Un Piaf au masculin. Quoique…
Sa rencontre avec un frelu, venu des terres étranges de l’autre côté du marécage insondable du Périph’, va le lancer dans une quête improbable. Pour les beaux yeux sauvages de celui-ci, il va accepter de se confronter à un passé douloureux et, peut-être, trouver une rédemption qu’il ne cherchait plus.
Rédigé à la première personne, le roman d’Estelle est à l’opposé du post-apo classique et désertique. Et si le pinceau de l’artiste se teinte parfois de sang, l’ensemble du tableau laisse pantois devant la puissance de l’image et la chattoyance de ce futur à la fois déglingué et foisonnant. Une lecture subtile et pourtant haletante, comme une course poursuite dans les talons aiguilles de Chet.
Un éclat de givre, d’Estelle Faye, chez les Moutons Électriques.
Pour en savoir plus : http://www.moutons-electriques.fr/livre-290