Le résumé de cette BD est sur toutes les lèvres :
L’histoire se passe dans une Italie fantasmée du 16e siècle (si j’en crois la statue d’Hercule et la peinture de Ganymède), dans une ville partagée entre religion, luxure et commerce.
Une jeune femme naïve est mariée sans son consentement à un bellâtre pour de l’argent, et, grâce à une bonne marraine (non, ce n’est pas une fée), va, dans une peau d’homme, apprendre à connaitre le monde des hommes et son mari en particulier.
Peau d’homme est une bande dessinée faussement innocente. Les grands yeux bleus de son héroïne et le trait léger et doux de Zanzin, ne doivent pas vous induire en erreur. C’est une histoire d’amour certes, mais une histoire de sexe. Le passage de Bianca en homme, va lui permettre de découvrir son époux, de l’aimer avant tout parce qu’elle va partager ses plaisirs.
Elle va découvrir également l’injustice d’être une femme dans un monde d’homme, le pouvoir de la séduction, la possibilité de dire non à une norme religieuse ou politique et ….la négociation.
Bianca se libèrera de ses carcans sociaux pour vivre une existence choisie et assumée.
Drôle, parfois grinçante, sensuelle, l’histoire de Peau d’Homme est vraiment sympa. Les dessins lumineux, clairs et tendres nous font traverser les mésaventures de Bianca/Lorenzo avec un sourire aux lèvres et un bonheur évident. Les personnages secondaires sont aussi attachants que l’héroïne, et certaines planches sont vraiment très bien mises en scène.
À ne pas mettre en toutes les mains, mais certainement, à mettre dans les vôtres.
Un seul bémol : pourquoi l’apprentissage de l’autonomie et de la sexualité doit-il passer par la masculinité ? Pourquoi une femme n’est-elle libre qu’une fois qu’elle a vécu en homme ? Je suis peut-être chiante, mais autant l’histoire m’amuse, autant le principe me dérange.
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