Des milliards de tapis de cheveux

andreas_eschbachAndreas Eschbach est encore un auteur que je découvre. Et c’est tant mieux ! Cela veut dire que la production des livres de l’imaginaire se porte bien puisque de nouveaux talents arrivent pour s’ajouter aux précédents.
Andréas Eschbach est un auteur allemand né en 1959. Il a d’abord fait des études dans le domaine aérospatial avant de devenir développeur informatique. Ce premier roman, publié en 1995, lui a rapidement permis de vivre de sa plume par sa renommée internationale.

Il vit en France depuis 2003 et participe à vulgariser l’écriture par le biais de séminaires et d’ateliers.

Il écrit même des romans pour la jeunesse !

 

Résumé

Voici ce qu’en dit la quatrième de couverture, publié chez L’Atalante et traduit de l’allemand par Claire Duval :

Nœud après nœud, jour après jour, toute une vie durant, ses mains répétaient les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, comme son père et le père de son père l’avaient fait avant lui…
N’est-ce pas étrange qu’un monde entier s’adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? l’objet en est, dit-on, d’orner le Palais des Étoiles, la demeure de l’Empereur. Mais qu’en est-il de l’Empereur lui-même ? N’entend-on pas qu’il aurait abdiqué ? Qu’il serait mort, abattu par des rebelles ?
Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles brilleraient-elles encore au firmament ?
L’Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Étoiles, et jusqu’au Palais des Larmes sur un monde oublié…

milliards-tapis-cheveux“Des milliards de tapis de cheveux” démarre lentement, fil à fil presque. On suit le circuit de fabrication et de vente d’un tapis qui devient de la sorte le protagoniste principal de ce roman. Oui c’est atypique car la trame tissée de l’histoire ne passe pas par le déroulement d’une aventure, par l’attachement à un personnage spécifique. C’est un traitement très original. Dans cette partie du livre, nous sommes spectateurs d’un reportage sur le tissage dans une peuplade lointaine et hors du temps. C’est tout d’abord déroutant, d’autant que des rumeurs sur la mort de l’Empereur, loin dans les étoiles, nous apprennent que cette pratique ancestrale a un but : que les tapis quittent la planète pour aller décorer son palais.

Au fur et à mesure que les chapitres se nouent, nous découvrons un peu plus de la toile et son destinataire. Cet Empereur que la technologie à son plus haut niveau fait vivre depuis 100 000 ans nous révèle bien des choses sur le pouvoir. Surtout un pouvoir si absolu, presque divin, qu’il en est écrasant. Le but de ce livre est une critique très élaborée d’une société socio-culturelle manipulée dans le but de servir un objectif.

La compréhension du système, le but de ce tissage nous est révélé en s’éloignant de la planète de la création pour appréhender le Palais des Larmes et les tapis révèlent le patchwork final.

Je ne peux pas rentrer plus dans les détails de cette histoire sans la défiler et ce serait vraiment dommage car la découverte fait partie intégrante de cette histoire. Une très bonne surprise, très bien écrite, que je recommande !