Nos histoires « doudou »
Certains récits ont une place très particulière dans notre vie. On les connaît par cœur, on les a relu (rejoué, revu) un nombre incalculable de fois. Et comme les enfants qui demandent à leurs parents de leur raconter encore et encore la même histoire avant de dormir, nous, on se refait encore et encore le même voyage.
Demander à être rassurés n’est pas qu’un truc de gamins. On a des coups de blues, des peurs, des amours contrariées, des frustrations. Les méchants loups ne sont pas que des peurs enfantines. Les loups des adultes sont souvent plus angoissants.
Ces histoires nous ont aidés et nous aident toujours à grandir, nous apprennent l’empathie, nous offrent un cocon familier. Elles sont comme des pièces fixes de notre vie en mouvement et, bien que fictives, nous ancrent dans la réalité.
Après tout, élever des monstres dans un donjon nous permet de dresser nos défenses contre les enfoirés, suivre un héros dans les dédales d’une histoire insensée nous aide à relativiser notre propre existence.
Et puis, pourquoi devoir justifier de notre amour immodéré pour une histoire. Personne ne remet en cause le fait d’aimer son foyer, ses ami(e)s, son chat. Alors avouons aimer sur la durée un livre, un film, un jeu.
Depuis quand la fidélité est-elle une tare ?
Nous, on relit, on rejoue, on revoit. On re aime.
Et alors ?