Roman paru en 2010, Arthur C. Clarke Award 2010, Finaliste British Science-fiction Award 2011, j’en avais oui dire le plus grand bien dans un numéro de Bifrost (mais alors, lequel…) ; ayant sauté le pas, je ne regrette rien (non, rien de rien) :
Dans un monde proche du notre, mais quelque peu différent… Un monde où les criminels doivent vivre avec un animal – un vrai, pas un totem – dont ils ont la charge. Si l’animal meurt, son propriétaire meurt aussi. Dans ce cadre plutôt sombre de Zoo City, quartier mal-famé de Johannesburg (déjà, l’Afrique du Sud, même post Apartheid, à l’air tout sauf joyeuse), on suit Zinzi December, une ex-junkie au passif affublée d’un paresseux pour un crime, entraînée malgré elle dans des péripéties dont elle ne sortira pas indemne…
Ah, parce qu’il faut que je vous dise aussi. Certaines personnes se voient dotées de « pouvoirs ». Don ou malédiction, ils n’ont d’autres choix que l’assumer – et le subir. Zinzi, elle, ressent les connexions entre les gens et les choses perdues – matérielles ou émotionnelles, et se doit de les retrouver ; la sensation dans le cas contraire est plus que désagréable. Vivotant de ce sacerdoce et d’arnaques sur Internet, on tient là l’anti héroïne parfaite. Elle est aussi coriace et débrouillarde que cynique et revêche ; et on adore la détester.
A mesure que l’on avance dans le roman on en apprend un peu plus sur cette symbiose animalière, l’on côtoiera de singuliers personnages affublés d’aussi singuliers animaux – marabouts de ficelle, bichon maltais ou mangouste, des protagonistes plus ou moins sympathiques avec des pouvoirs plus ou moins puissants – attention, on n’est pas dans la génération de rayon photonique ou la téléportation, mais des capacités plus subtiles… sans pour autant être inoffensives !
L’écriture est vive, sans fard. Les ambiances sont nettes, et l’on partage avec la protagoniste la chaleur, la moiteur, l’amertume et le danger.
Suggestion d’écoute : Die Antwoord « Fatty Boom Boom »
Suggestion d’accompagnement : une Aardwolf Barrel Aged El Mariachi (Stout à 12,5%, du corsé !)
STEIN.S