GOLDORAK chez Dargaud, de Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac et Guillo.

Goldorak, c’est un souvenir d’enfance très marquant.

Quand j’avais une dizaine d’années, dans les années 75, les histoires pour enfants étaient soit des aventures types « Fantômette » avec une héroïne très astucieuse, soit les aventures « Club des 5 », ou les adaptations plus ou moins réussies de littérature classique (Jules Vernes , Stevenson et London en premiers).

Pas folichon folichon, quand on rêve de monstres, d’histoires magiques et de fantastique.

Heureusement, il y avait Pif Gadget, et ma découverte de Brunelle et Colin dans Djin (l’équivalent de Pif, mais pour les filles (sexisme de l’époque oblige)).

Se rabattre sur les comics ? Interdits à la maison (sauf pendant les vacances, et alors, je les choisissais non pas en fonction des héros, mais au poids pour que ça dure plus longtemps (je vous reparlerais de Blek Le Rouge un jour)).

Tout ça pour dire que le choix était maigre, très maigre.

Bien sûr, je lisais tout ce qui me tombait dans les mains, mais il n’y avait que peu d’histoires de fantasy ou de SF.

Et puis, en 1978, est sorti GOLDORAK.

LE dessin animé qui parlait d’extraterrestres, de soucoupes volantes, de prince venu d’une autre galaxie.

Le pied intégral.

Je commençais à lire de la SF adulte (au grand désespoir de mes parents qui n’y connaissaient rien et se basaient sur les couvertures), mais Goldorak, c’était le truc qui me fascinait en même temps que je le trouvai stupide. Mon premier plaisir coupable.

Depuis, j’ai grandi, lu des tas de trucs sur la genèse de ce personnage et l’histoire de Go NAGAI, revu des épisodes (aie, ça pique les yeux), et compris plus ou moins la fascination qui a saisi toute une génération.

Alors, en 2021, lorsqu’ils se mettent à 5 pour écrire une suite, je me suis immédiatement dressée contre cette utilisation commerciale de la nostalgie des quinquagénaires. NON, vous n’aurez pas mon argent, je n’accepte pas le markéting surfant sur un vague regret de l’enfance.

Mon enfance est passée, et Goldorak, ancré dans cette époque, est passé aussi vite qu’un fulguro-point.

Oui, mais voilà, on m’a offert le bouquin.

Donc, je l’ai lu.

Et…ça m’arrache la bouche, mais OK Ok, c’est pas mal du tout.

Une histoire bien foutue, des méchants ambigus, des problèmes de conscience.

Pas de quoi faire une thèse sur les ravages des conflits armés dans la construction de l’humanité, mais une bonne fable sur ce qu’est l’engagement et la perversité des combats dont personnes ne sort gagnants.

Finalement, c’est ce que je demande à un récit.

Me faire m’attacher aux personnages, avoir des moments d’émotions, détester les méchants, admettre les zones de gris.

Paris gagné.

Allez, retournez voir Goldorak en BD, un coup de Cornofulgur, ça ne peut pas faire de mal.