La Dragonne et le Drôle de Damien GALISSON

Nous allons parler « livre jeunesse » aujourd’hui, (pour peux que catégoriser les livres soit intéressant).

La dragonne et le drôle est l’histoire d’une rencontre…entre une dragonne et un drôle. (bien vu, bien vu).

Vous allez me dire qu’on a déjà lu ça cinquante mille fois, avec Eragon, Comment dresser son dragon, l’école des dragons… que les dragons c’est choupi et qu’ils ont des ailes arc-en-ciel, et blablabla.

Et bin non.

La vie du drôle en question, c’est une vie de guerre. Enrôlé de force, il se retrouve avec son frère, survivant d’une compagnie transformée en bande de mercenaire miteuse. Rapine, faim, coups, son seul ami dans ce clan violent, c’est Le Cheval (pas de nom, c’est juste un cheval). Le drôle, le gosse, le gamin, le minable essai au quotidien de survivre et d’éviter les torgnoles.

Mais un soir qu’il est de corvée de bois sec (dans un pays ou il pleut tous les jours), il voit chuter devant lui un dragon blessé. Emerveillé, il rentre sans mot dire et garde le secret.

Secret qui n’en restera pas un bien longtemps.

Le drôle va devoir faire des choix :

Trahir les siens, trahir son frère

Subir et développer sa propre violence

Chanter dans sa tête et faire semblant de rien

Livre initiatique par excellence, La dragonne et le drôle surprend par son ton sans concession, son ambiance un peu rude, mais aussi surtout par sa typographie et sa mise en page. Chaque idée du môme est retranscrite telle qu’il la pense. Quand il chante, cela s’écrit en vers, quand il tombe, il

T

O

M

B

E

Cela donne une vie incroyable au récit, on est vraiment dans la tête du héro et ses émotions résonnent avec beaucoup de clarté.

J’ai complètement craqué sur ce récit qui se lit presque comme du théâtre. Bravo pour l’originalité et l’aventure. Et non, on ne monte pas un dragon comme un petit poney.

(en plus, la couverture est magnifique, ce qui ne gâte rien)

Nous sommes à deux pas du vide. Le vent souffle faiblement.

                   Je tourne la tête

                   Me rencogne immédiatement

                   Un navire Pâle

                   Longe l’île, lentement

                   Cachés sous les branches

         Nous   Ne      Bougeons      Pas